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Les grandes assises

Tous droits réservés.
Edition numérique © Yves Petrakian, Juillet 2003




« Nous comparaisons tous devant le tribunal de Christ. » (Ro14:10)



Ce sermon fut prêché par Wesley, dans l'église Saint-Paul de Bedford, le vendredi 10 mars 1758 à l'occasion des Assises tenues à ce moment dans cette ville, sous la présidence de Sir Edward Clive, Il fut publié à la requête du Shérif du comté.





Combien de circonstances concourent à donner un caractère auguste à la solennité actuelle ! Ce rassemblement considérable de gens de tout âge, de tout sexe, de tout rang, de toute condition sociale, réunis volontairement ou non, de près et de loin ; ces criminels, qui vont comparaître devant la justice, sans possibilité d'échapper; ces fonctionnaires prêts, selon leurs diverses attributions, à exécuter les ordres qui leur seront donnés; et le représentant de notre souverain, que nous révérons et honorons si hautement ! Le motif de ce rassemblement ajoute encore à sa solennité. Il s'agit en effet d'entendre et de juger des causes diverses, dont quelques-unes sont de la plus haute importance, puisqu'il y va de la vie ou de la mort des accusés, et non seulement de leur mort, mais aussi de leur éternité ! Ce fut sans aucun doute pour accroître encore le sérieux de ces occasions, et non pour amuser le vulgaire, que la sagesse de nos pères ne dédaigna pas de régler les moindres détails de ces solennités. Car ces détails, en frappant l'oeil ou l'oreille, peuvent plus fortement affecter le coeur. Considérés à ce point de vue, les trompettes, les masses, les costumes ne paraissent plus des superfluités insignifiantes; mais ils servent, à leur manière et en quelque mesure, à la réalisation des meilleurs progrès sociaux.

Mais, quelque auguste que soit cette solennité, il en est une bien plus auguste encore qui approche. Car encore un peu de temps, et «nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ.» «Car je suis vivant, dit le Seigneur, que tout genou fléchira devant moi et que toute langue donnera gloire à Dieu !» «Et dans ce jour, chacun rendra compte à Dieu pour soi-même (Ro 14:10-12).»

Plût à Dieu que tous les hommes fussent pénétrés de cette pensée! Ce serait la meilleure sauvegarde de la société. Il n'est point de mobile plus puissant pour nous pousser à remplir les devoirs d'une vraie moralité, à pratiquer fidèlement les vertus solides, à marcher avec persévérance dans les voies de la justice, de la bonté et de la vérité. Rien ne peut fortifier nos mains pour tout ce qui est bon, et nous détourner du mal sous toutes ses formes, comme cette ferme conviction que «le Juge est à la porte (Jas 5:9)» et que nous allons bientôt comparaître devant lui.

Il peut donc y avoir quelque utilité dans la circonstance actuelle, à examiner : D'abord quelles sont les principales circonstances qui précéderont notre comparution devant le tribunal de Christ ; puis le jugement lui-même, et enfin quelques-unes des circonstances qui le suivront.

I

Premièrement donc, voyons quelles circonstances précéderont notre comparution devant le tribunal de Christ. Et d'abord, Dieu fera «des signes en bas sur la terre» (Act 2:19) ; «il se lèvera pour frapper la terre (Esa 2:19).» «Elle chancellera entièrement comme un homme ivre, et, sera transportée comme une loge (Esa 24:20).» «Il y aura des tremblements de terre,» non en divers lieux seulement, mais «en tous lieux (Lu 21:11) ;» non ici ou là, mais dans toutes les parties du monde habité, et tels enfin qu'il n'y en a jamais eu de semblables depuis que les hommes sont sur la terre. Dans l'un de ces cataclysmes, «toutes les îles s'enfuiront, et les montagnes ne seront plus trouvées (Apo 16:20).» En même temps, toutes les eaux de notre globe ressentiront la violence de ces secousses, «la mer et les flots faisant un grand bruit (Lu 21:25) ;» et leur agitation sera telle que rien de pareil n'aura été vu, depuis le jour où «les fontaines du grand abîme furent rompues (Ge 7:11),» pour détruire la terre «tirée de l'eau et qui subsistait au milieu de l'eau (2Pi 3:5).» L'atmosphère sera bouleversée par des ouragans et des tempêtes, pleine de noires vapeurs et de «colonnes de fumée (Joe 2:30),» ébranlée par les éclats du tonnerre d'un pôle à l'autre pôle, et déchirée par des myriades d'éclairs. Ces commotions n'ébranleront pas seulement notre atmosphère; «les puissances des cieux seront aussi ébranlées, et il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles (Lu 21:25,26) ;» tant dans les étoiles fixes que dans leurs satellites. «Le soleil sera changé en ténèbres et la lune en sang; avant que le jour grand et terrible de l'Eternel vienne (Joe 2:31).» «Les étoiles cesseront de briller (Joe 3:15)» «elles tomberont du ciel (Apo 6:13),» précipitées hors de leurs orbites. C'est alors que se fera entendre le cri retentissant que pousseront à la fois toutes les légions célestes et qui sera suivi par «la voix de l'archange,» annonçant la venue de celui qui est en même temps Fils de Dieu et Fils de l'homme, et «la trompette de Dieu (1Th 4:16)» donnera le signal à tous ceux il lu dorment dans la poussière de la terre. Et aussitôt tous les tombeaux s'ouvriront, et les corps morts ressusciteront. La mer elle-même «rendra les morts qui sont en elle (Apo 20:13)» et chacun ressuscitera avec «son propre corps», en substance du moins, mais doué de propriétés nouvelles qu'il nous est impossible de concevoir actuellement. Car «ce corps corruptible sera alors revêtu d'incorruptibilité et ce corps mortel d'immortalité (1Co 15:53)» «La mort et le Hadès, de monde invisible) rendront leurs morts (Apo 20:13),» en sorte que tous ceux qui. auront vécu et, qui seront morts depuis la création de l'homme, ressusciteront. incorruptibles et immortels.

Au même moment, «le Fils de l'homme enverra ses anges» par toute la terre, «pour rassembler ses élus des quatre vents des cieux, depuis un bout du ciel jusqu'à l'autre bout (Mat 24:31).» Le Seigneur lui-même viendra sur les nuées, dans sa propre gloire et la gloire de son Père, avec les dix milliers de ses saints et des myriades d'anges et il s'assiéra sur le trône de sa gloire. «Toutes les nations seront assemblées devant lui, et il séparera les uns d'avec les autres, et il mettra les brebis (les justes) à sa droite et les boucs (les méchants) à sa gauche (Mat 25:31 et suiv.)»

C'est de cette grande assemblée que le disciple bien-aimé parle, quand il dit : «Je vis aussi les morts» (ceux qui l'avaient, été) «grands et petits, qui se tenaient debout devant Dieu ; et les livres furent ouverts» (expression figurée, empruntée aux usages des hommes) «et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, par ce qui était écrit dans les livres (Apo 20:12).

II

Telles sont, d'après les oracles sacrés, les principales circonstances qui précéderont le jugement dernier. Considérons, en second lieu, le jugement lui-même, autant, qu'il a plu à Dieu de nous le révéler.

Celui par qui Dieu jugera le monde, c'est son Fils unique, dont «les issues sont dès les temps éternels (Mic 5:2), «qui est Dieu par-dessus toutes choses, béni éternellement (Ro 9:5).» C'est à lui, «la splendeur de la gloire de Dieu et l'image empreinte de sa personne (Heb 1:3),» que le Père «a donné l'autorité d'exercer le jugement, parce qu'il est le Fils de l'homme (Jea 5:22,27).» «Car, étant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une usurpation d'être égal à Dieu ; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la forme de serviteur, se rendant semblable aux hommes et ayant paru comme un simple homme, il s'est abaissé lui-même, s'étant rendu obéissant ,jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé (Phi 2:6-9)» même dans sa nature humaine, et il l'a établi, lui homme, pour juger les enfants des hommes, «pour être le juge des vivants et des morts (Act 10:42).» tant de ceux qui seront trouvés sur la terre à son avènement, que de ceux qui auront été retirés vers leurs pères.

Le jour appelé par le prophète «le grand et terrible jour (Joe 2:11),» est généralement désigné dans l'Écriture comme le jour du Seigneur. Le temps qui va de la création de l'homme jusqu'à la fin de toutes choses, c'est le jour des fils des hommes; le temps où nous sommes est notre jour; quand il prendra fin, alors commencera le jour du Seigneur. Mais qui dira sa durée? «A l'égard du Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour (2Pi 3:8).» Quelques pères de l'Église, s'appuyant sur ce texte, en ont conclu que le jour du jugement s'étendra sur une période de mille années; et il semble bien que leur opinion sur ce point se tient plutôt en deçà de la vérité qu'elle ne va au delà. En effet, si nous tenons compte de la multitude de ceux qui doivent, comparaître en jugement et des actions sur lesquelles ils seront interrogés, il ne semble pas que mille ans puissent. suffire pour achever la tâche de ce jour, et il ne parait pas improbable qu'il s'étende sur plusieurs milliers d'années. Mais Dieu nous en instruira, quand l'heure en sera venue.

Quant au lieu où nous serons jugés, il n'est point clairement déterminé dans l'Ecriture. Un auteur éminent (et qui n'est pas seul de son avis) a émis l'opinion que ce lieu sera notre globe, qui a servi de théâtre aux oeuvres qui seront jugées, et que Dieu emploiera ses anges, comme dit le poète,

A aplanir et à étendre l'espace immense
Où il réunira toute l'espèce humaine (Young, The last day).

Mais peut-être est-il plus conforme aux enseignements de notre Seigneur, qui doit venir «sur les nuées,» de supposer que le jugement aura lieu au-dessus de la terre, ou dans les espaces planétaires. Cette supposition semble fortement appuyée par cette déclaration de saint Paul aux Thessaloniciens : «Ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l'air (1Th 4:16,17).» Il semble donc probable que le grand trône blanc sera haut élevé au-dessus de la terre.

Qui nous dira maintenant le nombre des personnes qui seront jugées ? Autant vaudrait essayer de compter les gouttes de pluie ou les grains de sable de la mer ! «Je vis,» dit, saint Jean, «une grande multitude que personne ne pouvait compter; ils se tenaient devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main (Apo 7:9).» Quelle immense assemblée que celle qui comprendra toutes les nations, toutes les tribus, tous les peuples, toutes les langues, tous les enfants d'Adam depuis le commencement du monde jusqu'à la fin des temps ! En admettant, comme on le croit généralement et comme cela semble fort. probable, que la population de la terre ne soit pas en moyenne inférieure à quatre cents millions d'âmes (On sait qu'on estime aujourd'hui la population du globe à un chiffre au moins triple (Note de l'Editeur en 1888)), hommes, femmes et enfants, quelle multitude que celle qui se sera grossie de toutes ces générations pendant sept mille ans! Et comme dit le poète:

Les armées innombrables du grand Xercès et celles qui luttèrent à Cannes,
Seront là réunies; et y seront comme perdues.
Vainement elles essayeraient d'attirer l'attention.
Elles seront perdues comme une goutte d'eau dans l'Océan, (Young, The mast day)

Chaque homme, chaque femme, chaque enfant ayant respiré l'air vital, entendra alors la voix du fils de Dieu, se lèvera vivant et comparaîtra devant lui. C'est ce que semble signifier cette expression : «les morts, petits et grands :» tous sans exception, quels que soient le sexe, le rang; tous ceux qui ont vécu et sont morts ou qui auront été transformés sans passer par la mort. Car, longtemps avant ce jour, le fantôme de la grandeur humaine se sera évanoui et sera rentré dans le néant. C'est dès l'heure de la mort qu'il disparaît. Qui est riche ou grand dans la tombe ?

Chacun aura à «rendre compte de ses oeuvres, » un compte complet et véridique de tout ce qu'il aura fait étant dans son corps, soit bien, soit mal. Oh ! quelle scène paraîtra alors aux yeux des anges et des hommes ! alors que le Dieu tout-puissant, qui sait tout ce qui se passe dans les cieux et sur la terre, interrogera et châtiera les coupables (Ainsi le Rhadamanthe de la mythologie: Castigatque auditque dolos; subigitque fateri Quae quis apud superos, furto laetatus inani, Distulit in seram commissa piacula mortem. Virgile, Enéïde VI, 567-569. «Il punit, il juge les crimes; il contraint chaque homme d'avouer les fautes qu'il a commises sur la terre, et qu'il dissimula pendant toute une longue vie, espérant follement qu'elles demeureraient cachées.» )

Et ce ne seront pas seulement les actions, mais aussi les paroles de chacun des fils des hommes qui seront mises en lumière; car, dit Jésus, les hommes rendront compte, au jour du jugement, de toutes les paroles vaines qu'ils auront dites; car tu seras justifié par tes paroles, et par tes paroles tu seras condamné (Mat 12:36,37),» Dieu ne révélera-t-il pas aussi toutes les circonstances qui auront accompagné chaque parole ou chaque action et qui, sans en altérer la nature, auront diminué ou augmenté ce qu'il y avait de bien ou de mal en elles ? Rien de plus facile à celui qui a «une parfaite connaissance de toutes nos voies et pour lequel la nuit même resplendit comme la lumière ((Ps 139:3,12).»

De plus, Dieu mettra en évidence, non seulement, les oeuvres qui se seront cachées dans les ténèbres, mais aussi les pensées et les intentions secrètes des coeurs. Il n'y a là rien d'étonnant: ; car «Dieu sonde les coeurs et les reins (Jer 6:20);» «toutes choses sont nues et entièrement découvertes aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte (Heb 4:13) ;» «le sépulcre et le gouffre sont devant l'Eternel; combien plus les coeurs des enfants des hommes (Pro 15:11) !»

Dans ce jour, tous les mobiles cachés de chaque âme humaine seront découverts, tous ses appétits, ses passions, ses inclinations, ses affections, ainsi que leurs diverses combinaisons, aussi bien que toutes ces dispositions qui forment le caractère complexe de chaque individu. On verra alors clairement et sans erreur qui aura été juste et qui aura été injuste, et à quel degré chaque action, chaque personne, chaque caractère auront participé au bien ou au mal.

«Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli; j'étais nu et vous m'avez vêtu (Mat 25:34,36).» C'est de telle sorte que tout le bien qu'ils auront fait sur la terre sera récité devant les hommes et les anges; tout ce qu'ils auront fait, en parole ou en action, au nom ou pour l'amour du Seigneur Jésus. Tous leurs bons désirs, leurs bonnes pensées, leurs dispositions saintes seront aussi rappelés, et l'on verra que, si les hommes les ignoraient ou les oubliaient, Dieu les inscrivait dans son livre. De même tout ce qu'ils auront souffert pour le nom de Jésus et pour le témoignage d'une bonne conscience, le juste Juge le publiera à leur louange et à leur honneur devant les saints et les anges, et pour l'accroissement de ce «poids éternel d'une gloire infiniment excellente (2Co 4:17)» qui sera leur partage.

Mais sera-t-il fait mention aussi, dans ce jour et devait cette grande assemblée, de leurs mauvaises actions? (Car, à prendre la vie dans son ensemble, il n'est pas un homme qui ne pèche.) Plusieurs croient que non, et demandent : «Si cela était, n'en résulterait-il pas que leurs souffrances ne seraient point finies, même après la fin de leur existence, et qu'ils auraient toujours en partage la tristesse, la honte et la confusion de face ?» Et l'on ajoute : «Ce serait aller à l'encontre de cette déclaration du prophète : «Que si le méchant se détourne de tous les péchés qu'il aura commis, et qu'il garde tous mes statuts, et fasse ce qui est juste et droit, certainement il vivra, il ne mourra point; il ne sera fait aucune mention de tous les péchés qu'il aura commis (Ez 18:21,22).» Joignez-y la promesse que Dieu fait à tous ceux qui acceptent son alliance de grâce : «Je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché (Jer 31:34).» Ou encore : «Je pardonnerai leurs injustices et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités (Heb 8:12).»

Voici notre réponse. Il semble absolument nécessaire, pour la pleine manifestation de la gloire de Dieu, et afin de montrer clairement et parfaitement sa sagesse, sa justice, sa puissance et sa miséricorde en faveur des héritiers du salut, que toutes les circonstances de leur vie soient mises en pleine lumière, ainsi que toutes leurs dispositions, tous leurs désirs, toutes leurs pensées et tous les mouvements de leurs coeurs. Autrement, qui pourrait savoir à quel abîme de péché et de misère la grâce de Dieu les aura arrachés ? En effet, il faut que la vie de chacun des fils des hommes soit entièrement mise en lumière, pour faire ressortir l'enchaînement étonnant des événements conduits par la divine Providence; sans cela, nous serions incapables, dans mille cas, de justifier les voies de Dieu envers l'homme.

Si la déclaration suivante du Seigneur ne devait se réaliser pleinement, et sans restriction : «Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert , ni de secret qui ne doive être connu (Mat 10:26);» un grand nombre des dispensations de Dieu nous paraîtraient sans raison. Et alors seulement que Dieu aura mis en lumière toutes les oeuvres cachées des ténèbres, quels que soient ceux qui les auront commises, l'on verra combien sages et excellentes furent toutes ses voies; on verra que son oeil pénétrait la sombre nuée et qu'il gouvernait toutes choses avec une sagesse infaillible, ne laissant rien au hasard ou au caprice des hommes, mais disposant tous les événements avec force et douceur tout ensemble, pour en former une admirable chaîne de justice, de miséricorde et de vérité.

Cette révélation des perfections divines remplira les justes d'une joie ineffable, bien loin de leur faire éprouver de la douleur et de la honte pour leurs transgressions passées, dès longtemps effacées et lavées dans le sang de l'Agneau. Il leur suffira que, de toutes les transgressions qu'ils auront commises, aucune ne leur soit reprochée et que leurs péchés, leurs transgressions et leurs iniquités ne puissent plus les condamner. C'est là le sens bien clair de la promesse, et les enfants de Dieu en éprouveront la vérité, et y trouveront une éternelle consolation.

Quand les justes auront été jugés, le Roi se tournera vers ceux qui seront à sa gauche, et eux aussi seront jugés, chacun selon ses oeuvres. Et ils ne rendront pas compte de leurs oeuvres extérieures seulement, mais de toutes les paroles mauvaises qu'ils auront prononcées, voire même de tous les mauvais désirs, de toutes les affections, de tous les penchants, auxquels ils auront donné place dans leurs âmes, comme aussi de toutes les mauvaises pensées et intentions de leurs coeurs. La joyeuse sentence d'acquittement sera alors prononcée en faveur de ceux qui seront à la droite, et la terrible sentence de condamnation contre ceux qui seront à la gauche; et toutes deux également définitives et aussi immuables que le trône de Dieu.

III

Considérons, en troisième lieu, quelques-unes des circonstances qui suivront, le jugement universel. La première sera l'exécution de cette double sentence : «Ceux-ci s'en iront, aux peines éternelles, mais les justes iront à la vie éternelle (Mat 25:46) .» Il est à remarquer que le même terme est employé dans l'une et l'autre clause. Il en résulte que, ou bien la punition est éternelle, ou bien, si elle prend fin, la récompense aussi aurait un terme. Non, jamais ! à moins que Dieu lui-même put finir, ou que sa miséricorde et sa vérité vinssent à faire défaut. «Alors les justes luiront comme le soleil dans le royaume de leur , Père (Mat 13:43),» et s'abreuveront aux sources «des plaisirs, qui sont à la droite de Dieu pour jamais (Ps 16:14) .» Mais ici toute description est insuffisante, tout langage humain est impuissant. Celui-là seul qui fut ravi au troisième ciel put s'en faire une juste conception; mais lui non plus ne put exprimer ce qu'il avait vu; ce sont des choses «qu'il n'est pas possible à l'homme d'exprimer (2Co 12:4) .»

Cependant «les méchants seront précipités en enfer, et toutes les nations qui oublient Dieu (Ps 9:18).» Ils seront «punis d'une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par sa puissance glorieuse (2Th 1:9).» Ils seront «jetés dans l'étang ardent de feu et de soufre (Apo 19:20),» «préparé pour le diable et, pour ses anges (Mat 15:41),» où ils se rongeront la langue d'angoisse et de douleur, où ils maudiront Dieu. Là, ces chiens hideux de l'enfer, l'orgueil, la méchanceté, la vengeance, la rage, l'horreur, le désespoir, les dévorent continuellement. Là «ils n'ont aucun repos ni jour ni nuit, mais la fumée de leurs tourments monte aux siècles des siècles (Apo 14:11)!» « Car leur ver ne meurt point et leur feu ne s'éteint point (Mr 9:44).»

Alors les cieux seront roulés comme un parchemin et passeront. avec un grand bruit : ils s'enfuiront devant la face de celui qui est assis; sur le trône, «et on ne les trouvera plus (Apo 20:11) » L'apôtre Pierre nous décrit la façon dont ils passeront : «Les cieux enflammés seront dissous et les éléments embrasés se fondront (2Pi 3:12).» Toute cette oeuvre admirable sera dévorée par les flammes, ses diverses parties seront violemment séparées et il ne restera pas deux atomes ensemble : «La terre sera entièrement brûlée avec tout ce qu'elle contient (2Pi 3:10).» Les oeuvres énormes de la nature, les coteaux éternels, les montagnes qui ont défié la rage du temps et dressé fièrement leur tête pendant tant de milliers d'années, s'affaisseront en ruines embrasées. Combien moins les oeuvres de l'art, même celles qui semblaient les plus durables, et qui représentaient le suprême effort de l'industrie humaine, pourront-elles résister aux flammes conquérantes : mausolées, colonnes, arcs de triomphe, châteaux, pyramides, tout, tout sera détruit, périra, s'évanouira comme un songe au réveil !

Quelques auteurs, aussi distingués parla piété que par le savoir, ont bien avancé qu'aucune partie, aucun atome de l'univers ne sera jamais totalement détruit, attendu qu'il faut un égal déploiement de puissance pour annihiler que pour créer, pour réduire à rien que pour créer de rien. De plus, ils ont émis l'hypothèse que, le dernier effet du feu étant, d'après nos connaissances actuelles, de transformer en verre ce qu'il avait d'abord réduit en cendres, après quoi il ne peut plus rien, la terre entière, et peut-être aussi les cieux, en tant que matériels, subiront celle transformation au jour fixé par Dieu. Ils citent, à l'appui, ce passage de l'Apocalypse: «Il y avait aussi devant. le trône urne mer de verre semblable à du cristal (Apo 4:6).»

Si les moqueurs, si certains philosophes méticuleux demandent : «Comment cela est.-il possible? Où trouverait-on assez de feu pour consumer les cieux et tout le globe terrestre ?» nous leur ferons remarquer, premièrement, que cette objection ne s'applique pas uniquement au système chrétien; car la même opinion avait presque universellement cours chez les moins fanatiques des païens. C'est ainsi que l'un de ces libres penseurs, Ovide, traduit les penses de ses contemporains dans ces vers bien connus:

Esse quoque in fatis reminiscitur, affore tempus,
Quo mare, quo tellus, correptaque regia coeli
Ardeat, et mundi moles operosa laboret
(«Il se souvient qu'il est aussi dans l'ordre des destins qu'un temps viendra où la mer, la terre et les palais des cieux s'embraseront et brûleront, où l'édifice de l'univers, élevé si laborieusement, s'écroulera.» Ovule. M tamorph., liv. 1. v. 256-258.)

Mais, en second lieu, il suffit d'avoir une connaissance assez superficielle de la nature pour affirmer qu'il y a, dans l'univers, d'abondantes réserves de feu tout préparé et comme emmagasiné pour le grand jour du Seigneur. Avec quelle rapidité, dès qu'il en donnera le signal, une comète pourra se précipiter sur nous des confins de l'univers ! Et si elle heurtait, la terre dans sa course rapide, plus incandescente mille fois que le boulet rouge qui s'échappe du canon, qu'arriverait-il? Mais, sans nous élever dans de si hautes régions que celles des cieux éthérés, ces éclairs qui illuminent soudain l'obscurité de la nuit ne pourraient-ils pas, au commandement du Dieu de la nature, mous apporter la ruine et, la destruction? Ou, pour rester enfin sur le globe lui-même, qui pourrait sonder les profondeurs de ces prodigieux réservoirs de feu liquide que, d'âge en âge, la terre renferme dans son sein? L'Etna, l'Hécla, le Vésuve et tous les autres volcans qui vomissent des flammes et des charbons incandescents, que sont-ils autre chose que les manifestations et les bouches de ces fournaises ardentes, nous fournissant autant de preuves que Dieu a en réserve tout ce qu'il faut pour accomplir sa parole? De plus si nous bornons nos recherches à la surface de la terre, et aux choses qui nous entourent de tous côtés, il est, très certain (comme le démontrent mille expériences) que notre propre corps, aussi bien que les autres corps qui nous environnent, contiennent du feu. N'est-il pas aisé de rendre visible ce feu éthéré , et d'en obtenir les mêmes effets que produit le feu ordinaire sur des matières combustibles (Wesley fait évidemment allusion à l'électricité; encore fort peu connue de son temps.) Dieu ne pourrait-il pas déchaîner cet agent actuellement enchaîné et latent dans chaque molécule de la matière ? Et avec quelle rapidité, une fois mis en liberté, il réduirait en poudre le monde universel et envelopperait toutes choses dans une commune ruine !

Signalons une dernière conséquence du jugement dernier, qui mérite d'être prise en sérieuse considération : «Nous attendons,» dit l'apôtre, «selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite (2Pi 3:13).» Cette promesse se lit en Esaïe : «Voici; je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et on ne se souviendra plus des choses passées (Esa 65:17);» telle sera la gloire de la nouvelle création! C'est elle que saint Jean a contemplée : «Je vis ensuite», dit-il., «un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre étaient passés (Apo 21:1)». Là n'habite plus que la justice. Aussi ajoute-t-il : «Et j'entendis une grande voix qui venait du ciel et qui disait : Voici le tabernacle olé Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux; ils seront son peuple, et Dieu sera lui-même leur Dieu, et il sera avec eux. (Apo 21:3)!»

Il s'ensuit qu'ils seront heureux : «Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail; car ce qui était auparavant sera passé» (Apo 21:4). «Il n'y aura plus là d'anathème; ils verront sa face (Apo 22:3,4),» c'est-à-dire qu'ils vivront dans son intimité et par conséquent lui ressembleront parfaitement. Cette expression est la plus forte qu'emploie l'Ecriture sainte pour désigner le bonheur le plus parfait. «Et son nom sera sur leurs fronts ;» Dieu les reconnaîtra évidemment comme siens, et sa nature glorieuse resplendira en eux. «Il n'y aura plus là de nuit, et ils n'auront point besoin de lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera, et ils règneront aux siècles des siècles (Apo 22:5).»

IV

Il ne nous reste plus qu'à faire l'application des considérations qui précèdent à tous ceux qui sont ici en la présence de Dieu. N'y sommes-nous pas directement amenés par la solennité présente, qui nous rappelle tout naturellement le jour où le Seigneur jugera le monde avec justice ? Il y a plusieurs leçons instructives à tirer de ce rapprochement; permettez-moi d'en indiquer quelques-unes, et que Dieu les grave sur nos coeurs à tous !

Et tout d'abord, combien sont beaux les pieds de ceux qui sont envoyés par la sage et bonne Providence de Dieu, pour exercer la justice sur la terre, pour prendre la défense des opprimés et pour punir les méchants ! Ne sont-ils pas «les ministres de Dieu pour notre bien (Ro 13:4)», les fermes soutiens de la tranquillité publique, les défenseurs de l'innocence et de la vertu, la garantie suprême de tous nos avantages temporels? Et ne sont-ils pas les représentants, non pas seulement d'un prince terrestre, mais du Juge de la terre, de celui dont le nom est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ? Puissent tous ces fils de la droite du Tout-Puissant être saints comme il est, saint, sage comme celui qui est la sagesse éternelle du Père! Qu'ils ne fassent, comme lui-même, aucune acception de personne, mais qu'ils rendent à chacun selon ses oeuvres ; qu'ils soient, comme lui, inflexiblement, inexorablement justes, tout en étant pleins de pitié et de tendre compassion! Ainsi, ils seront terribles à ceux qui font le mal, et ne porteront pas l'épée en vain. Ainsi, les lois de notre pays seront obéies et respectées, comme cela se doit, et le trône de notre roi (Georges II) sera établi dans la justice.

Et vous, hommes très honorables (Les membres du jury), que Dieu et le roi ont choisis, quoique dans un rang inférieur, pour administrer la justice, ne pouvez-vous pas être comparés à ces «esprits serviteurs (Heb 1:14),» qui seront les auxiliaires du Juge venant sur les nuées ? Puissiez-vous comme eux brûler d'amour pour Dieu et, pour l'homme ! Puissiez-vous aimer la justice et haïr l'iniquité! Puissiez-vous (puisque Dieu vous appelle aussi à ce privilège) servir, dans vos diverses sphères, ceux qui seront les héritiers du salut et contribuer à la gloire de votre grand Souverain! Puissiez-vous contribuer à faire régner la paix, être les bienfaiteurs et les ornements de votre pays, et les anges gardiens de ceux au milieu desquels vous vivez !

Et vous, dont c'est la tâche d'exécuter les sentences du juge, combien vous devez vous préoccuper de ressembler à ceux qui se tiennent devant la face du Fils de l'homme, et qui «font son commandement en obéissant à la voix de sa parole (Ps 103:20) !» Ne vous importe-t-il pas, comme à eux, d'être incorruptibles, d'agir comme des serviteurs de Dieu, de faire ce qui est juste, de pratiquer la miséricorde et de faire aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fit à vous-mêmes? De la sorte, le grand Juge, sous les veux duquel vous êtes, pourra vous dire à vous aussi : «Cela va bien, bon et fidèle serviteur ! Entre dans la ,joie de ton Seigneur !

Permettez-moi d'adresser aussi quelques paroles à vous tous qui êtes ici devant le Seigneur. N'avez-vous pas entendu, tout aujourd'hui, une voix intérieure vous dire qu'un jour vient, plus terrible que celui-ci ? C'est une grande assemblée que celle-ci ! Mais qu'est-elle comparée à celle dont nous serons témoins un jour, à l'assemblée où comparaîtront tous les hommes qui ont vécu sur la terre ? Quelques accusés comparaîtront aujourd'hui devant les assises, pour répondre aux charges qui pèsent sur eux; en attendant leur comparution et leur sentence, ils sont détenus en prison, et peut-être dans les chaînes. Mais nous tous, moi qui vous parle et vous qui n'écoutez, «nous comparaîtrons devant le tribunal de Christ.» Et nous sommes maintenant détenus sur cette terre qui n'est pas notre patrie, dans cette prison de chair et de sang, plusieurs d'entre nous peut-être dans des chaînes d'obscurité, jusqu'à ce que nous soyons amenés à la barre. Ici on questionne un homme sur un ou deux faits, sur lesquels il est inculpé ; là, nous aurons à rendre compte de toutes nos oeuvres, depuis le berceau jusqu'à la tombe, de toutes nos paroles; de tous nos désirs, de tous nos sentiments, de toutes nos pensées et de toutes les inclinations de nos coeurs, de tout l'usage que nous aurons fait de nos divers talents du corps, de l'esprit, de la fortune, jusqu'au jour où Dieu nous aura dit : «Rends compte de ton administration, car tu ne peux plus administrer mes biens (Lu 16:2).» Dans cette cour de justice, il est possible qu'un coupable échappe, faute de preuves ; mais au grand jour du jugement il ne sera pas besoin de preuves. Tous les hommes, avec lesquels vous aurez eu les relations les plus secrètes, qui auront été les témoins de votre vie privée et initiés à vos projets seront là devant vous. Là aussi seront tous les esprits des ténèbres, qui auront inspiré vos mauvais desseins et vous auront aidés à les exécuter. Les anges de Dieu seront là aussi, eux qui sont les yeux du Seigneur qui se promènent sur la terre, qui auront veillé sur votre âme et travaillé pour votre bien, si vous ne vous y êtes pas opposé. Là aussi sera votre conscience, un témoin qui en vaut mille, incapable désormais d'être ni aveuglée ni réduite au silence, mais obligée de connaître et de dire la vérité entière sur vos pensées, vos paroles et vos actions. Et si la conscience vaut mille témoins, Dieu ne vaut-il pas mille consciences? Oh ! qui pourra subsister devant la face de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ ?

Voyez, il vient ! Il fait des nues ses chariots! Il accourt sur les ailes du vent ! Un feu dévorant va devant lui et derrière lui la flamme ! Voyez! il est assis sur son trône, vêtu de lumière comme d'un vêtement, paré de majesté et d'honneur ! Voyez ! ses yeux sont comme une flamme de feu, sa voix comme le bruit des grosses eaux!

Comment échapperez-vous ? Crierez-vous aux montagnes de tomber sur vous, aux coteaux de vous couvrir? Hélas ! les montagnes elles-mêmes, les rochers, la terre, les cieux sont sur le point de disparaître ! Pouvez-vous arrêter la sentence ? De quelle façon? Avec tous tes biens, avec tes monceaux d'or et d'argent ? Pauvre aveugle ! Tu es sorti nu du sein de ta mère et tu entreras plus dépouillé encore dans la grande éternité. Ecoute la voix du Seigneur ton Juge : «Venez, les bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès avant la fondation du monde.» Paroles bénies! combien différentes celles-là de cette voix qui fait retentir de ses échos la voûte des cieux : «Allez, maudits, au feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges!» Et où est celui qui pourrait arrêter ou retarder, l'exécution de l'une ou de l'autre sentence ? Vain espoir ! Voici, l'enfer en bas s'agite pour engloutir ceux qui sont mûrs pour la destruction ! Et les portes éternelles s'ouvrent toutes grandes pour laisser passer les héritiers de la gloire !

«Quels ne devez-vous pas être par une sainte conduite et par des oeuvres de piété (2Pi 3:11) ?» Nous savons que bientôt le Seigneur descendra avec la voix de l'archange et la trompette de Dieu, et qu'alors chacun de nous comparaîtra devant lui et lui rendra compte de ses oeuvres.

«C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, faites tous vos efforts, afin qu'il vous trouve sans tache et sans reproche dans la paix (2Pi 3:14).» Pourquoi ne le feriez-vous pas ? Pourquoi un seul d'entre vous se trouverait-il à la gauche lorsque le Seigneur apparaîtra ? «Il ne veut point qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance ;(2Pi 3:9);» par la repentance à la foi au Crucifié; par la foi à l'amour pur à la parfaite image de Dieu, renouvelée dans le coeur et produisant la sainteté de la vie. Pouvez-vous en douter, en vous rappelant que le Juge de tous les hommes est aussi le Sauveur de tous les hommes ? Ne vous a-t-il pas acquis avec son sang précieux afin que vous ne périssiez point, mais que vous ayez la vie éternelle ?

Oh! faites l'épreuve de sa miséricorde plutôt que de sa puissance foudroyante! Il n'est pas éloigné de chacun de nous et il est venu, non pour condamner, mais pour sauver le monde. Il se tient dans notre assemblée! Pécheur, ne frappe-t-il point à cette heure à la porté de ton coeur ? Oh ! puisses-tu «connaître, dans celle journée qui t'est donnée, les choses qui appartiennent à ta paix (Lu 19:42) !» Oh! puissiez-vous tous aujourd'hui vous donner à celui qui s'est donné pour vous; vous donner avec une foi humble, avec un amour saint, actif et patient ! Alors vous vous réjouirez d'une joie ineffable, dans ce jour où il viendra sur les nuées du ciel.